Depuis le début du mois d’octobre 2024, la République Dominicaine a intensifié sa campagne de déportation contre les migrants haïtiens en situation irrégulière. Des milliers de personnes, enfants et femmes enceintes, des hommes, ont été arrêtées et expulsées vers Haïti, aggravant encore plus la crise humanitaire, une situation de désespoir totale se lit sur leurs visages.

La ville Ouanaminthe et Dajabón, une entrée qui sépare ces deux pays voisins, une chaleur lourde et oppressante règne sur la ville comme un jour de marché binational. Il est 10h15 du matin, un bus étouffé de plus d’une centaine de migrants de toute qualité d’âge, mentionné « Control migratorio » de couleur blanche apparaît. Les portes cadenassées par deux cadenas s’ouvrent brusquement, les haïtiens expulsés commencent à descendre un par un, avec peu d’affaire sous l’ordre des agents dominicains.

Le camion de l’immigration dominicaine arrive à Dajabón, avec plus d’une centaine d’Haïtiens déportés.


Les migrants deportés sont désespérés. Parmi eux, un jeune garçon, ne cachant pas son désarroi. « Je vivais en République Dominicaine avec ce genre d’activité je travaille dans la construction, arranger la télévision, lavador et peinture. Ma déportation a été faite en jouant dans une borlette. Maintenant, je suis ici, sans espoir », a expliqué ce jeune migrant capois.

Les migrants déportés sont désespérés. Un jeune garçon capois raconte sa déportation sans espoir.

À quelques mètres, dans un coin Roseline, 29 ans, tente de trouver un peu d’ombre pour son nouveau-née la serrant fort contre elle. Son visage inondé de larmes alors qu’elle raconte avoir été arrêtée. Elle a accouché en République Dominicaine, il y a à peine deux semaines. Expulsée alors que son bébé était avec lui. « Ils n’ont rien voulu savoir. Ils m’ont pris tout ce que j’avais. Je ne sais même pas comment je vais survivre ici », déclare la native de Jérémie.

Roseline, 29 ans, pleure après avoir été expulsée de République Dominicaine avec son Fils.

A l’enceinte de l’immigration haïtienne, les organisations internationales comme l’ONU et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) sont également présentes sur place, une marrée humaine de toute tranche d’âge une grande partie assise en attente pour bénéficier d’un plat chaud et d’autre aide s’il y en a. La plupart d’entre eux ont compté deux semaines faute de moyen économique pour aller dans leur zone en particulier pour ceux qui sortaient un peu plus loin du pays.

À l’immigration haïtienne, l’ONU et l’OIM assistent une foule en attente d’aide et de repas.

Sans la moindre chance de récupérer leurs affaires, pleure leur mésaventure telle la façon que les dominicains leurs ont maltraité. « Tout est resté là-bas, ma maison, mes économies, mes souvenirs. Je n’ai rien ici en Haïti » explique un latino dominicain.

Face à la décision du gouvernement de Luis Abinader pour expulser 10 000 haïtiens chaque semaine cela a provoqué une vague indignation en Haïti. Les autorités haïtiennes à la tête Leslie Voltaire, qui dirige le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) n’a pipé aucun mot jusqu’à date. Semaine dernière, il a invité l’ambassadeur Dominicain en Haïti pour une rencontre, il a brillé par son absence. D’un autre côté le premier ministre Gary Conille qui était en dehors du pays, a été invité ce mardi par le CPT dans le but de révoquer la ministre des affaires étrangères et des cultes madame Dominique Dupuy suite à sa position radicale. La rencontre a été terminée sans aucune décision.

John Clawootson OZÉRUS